Comment partir travailler à Los Angeles : les techniques d’Hugo
Partir travailler à Los Angeles, c’est le rêve non ?
C’est ce qu’a fait Hugo ! Il y a quelques mois, il m’a contacté pour discuter de la recherche de son premier emploi aux Etats-Unis.
Il était alors étudiant à l’Illinois Institute of Technology grâce à une opportunité de double diplôme qu’il avait eu avec son école en France.
Pendant ses recherches, il a été hyper proactif. Il a aussi utilisé des méthodes hyper efficaces. Le genre de méthodes que j’explique aussi à toutes les Français que j’aide.
Et ça a fini par payer !
Il commence dans les prochains jours un job canon en tant que Electrochemistry Data Scientist chez Rejoule, une startup à Los Angeles spécialisée dans l’énergie et les batteries.
Hugo Leduc, Electrochemistry Data Scientist
J’ai eu la chance de discuter avec lui de la façon dont il a trouvé son opportunité (et dans le détail !).
Vous trouverez notre discussion ci-dessous.
Si vous souhaitez apprendre plus de techniques pour trouver un stage ou emploi aux USA. Inscrivez-vous à mon cours gratuit !
Ce qu’il faut retenir
Pour les pressés qui veulent une version courte de la discussion, j’ai synthétisé les principaux points à retenir.
1. Viser le bon métier
Hugo explique qu’il a beaucoup recherché, à partir de ses compétences, pour quels types de métiers il pouvait être recruté.
C’est important de comprendre à quelles entreprises et à quels postes vous pouvez prétendre, surtout si vous êtes en début de carrière.
En effet, c’est fondamental que vous compreniez et que vous vous adaptiez au marché de l’emploi américain.
Par exemple :
Hugo souhaitait initialement un job dans la R&D. Mais il s’est vite rendu compte que ces postes étaient plutôt réservés aux titulaires de PhD (Doctorats).
Il a donc ciblé les métiers autour du génie de la qualité pour lesquels ses compétences sont valorisées par les entreprises, en se disant qu’il pourrait intégrer la R&D plus tard.
2. Faire marcher le réseau d’école
Hugo nous explique qu’il a contacté de nombreux anciens de son école qui vivent maintenant aux Etats-Unis.
Grâce à ses discussions, il a pu mieux comprendre le marché du travail américain, les processus d’embauche et quels métiers il pouvait cibler à partir de son profil.
3. Faire des compromis.
Trouver un emploi aux Etats-Unis en tant que Français nécessite souvent de faire des choix. Pour maximiser ses chances de trouver une opportunité, il faut ratisser large et être prêt à accepter le compromis.
C’est souvent très difficile de trouver le job de ses rêves, dans la ville de ses rêves aux Etats-Unis. Il faut souvent faire le choix de l’un ou de l’autre.
Hugo l’a bien compris et c’est pour cette raison qu’il a ciblé des emplois plus accessibles (génie de la qualité) pour maximiser ses chances.
4. Un taux de réponse de 5%
Le taux de réponse est le nombre d’entreprises qui répondent par rapport au nombre de boîtes contactées.
Lorsque Hugo contactait les entreprises à Los Angeles, son taux de réponse était autour de 5%, ce qui est supérieur à la moyenne.
Cela dit, ce taux de réponse aurait pu être augmenté avec quelques optimisations.
5. Un Optional Practical Training bien pratique
Recevoir un diplôme d’une université américaine donne droit aux étudiants étrangers de recevoir un Optional Practical Training (OPT).
Il s’agit d’une autorisation de travail de 12 mois. Celle-ci est renouvelable pour 2 ans si le diplôme est obtenu dans les matières dites STEM (Sciences, Technology, Engineering, Mathematics), donc pour 3 ans au total.
Hugo a pu recevoir cette autorisation de travail grâce à son diplôme américain. N’étant plus contrait d’obtenir un visa de travail pour travailler légalement aux USA, sa recherche d’emploi a été facilitée.
L’interview
Peux-tu commencer par nous raconter ton parcours ?
J’ai fait mes études dans une école d’ingénieur à Grenoble.
A la fin de celle-ci, j’ai eu une opportunité de double diplôme à IIT Chicago (Ilinois Institute of Techology) et donc j’ai sauté sur l’occasion.
L’Illinois Institute of Technology est au sud du centre de Chicago.
Une fois sur place, j’ai appris un peu après que j’avais droit à une autorisation de travail de 12 mois après mon diplôme.
C’est un système qui s’appelle l’OPT pour Optional Practical Training et qui est accordé pour tous les diplômés étrangers.
En plus, pour les diplômes dans les champs dits STEM (Sciences, Technology, Engineering, mathematics), cet OPT est renouvelable 2 ans. Donc potentiellement une autorisation de 3 ans au total.
Vu que j’ai étudié l’électrochimie et que j’ai reçu un diplôme d’ingénieur de l’IIT, je suis éligible à l’OPT STEM de 3 ans, ce qui me laisse le temps de voir venir les choses !
J’ai reçu mon permis de travail en octobre dernier.
C’est bien après la date d’obtention de mon diplôme que j’ai reçu en août. Mais je voulais prendre un peu de temps pour voyager après mes études.
Quels diplômes as-tu reçu pendant tes études ?
J’ai eu un diplôme d’ingénieur en France en électrochimie et génie des procédés qui est équivalent aux US à un Master’s degree.
A Chicago, j’ai reçu un Master of Engineering en chemical engineering en 1 an seulement.
L’Illinois Institute of Technology avec la skyline de Chicago dans le fond.
Je n’avais que 24 crédits à obtenir, au lieu de 32 habituellement, pour recevoir le diplôme donc c’était plutôt rapide.
D’autant plus que j’ai trouvé le rythme de travail assez calme par rapport à ce que je faisais en France.
Du coup, j’ai deux Master’s degrees sur mon CV, ce qui impressionne beaucoup les Américains, alors que pour les Français, ce n’est pas si incroyable !
Quel type d’emploi cherchais-tu ?
De manière générale, je savais que je cherchais des jobs techniques.
Mais j’ai passé pas mal de temps à rechercher quel type de jobs je voulais.
Idéalement, je voulais plutôt faire de la R&D. Mais je me suis rendu compte que je pouvais coller que dans des jobs en production, process engineer ou qualité.
Ça m’a pris pas mal de temps pour comprendre à quel type d’emploi je pouvais prétendre en fonction de mes souhaits et de la réalité du marché.
Donc au départ, j’avais une idée très précise, je voulais faire du développement en R&D et puis je me suis ouvert par la suite pour mes recherches.
Comment as-tu procédé pour savoir à quels métiers tu pouvais prétendre par rapport à tes compétences ?
Déjà j’ai commencé par contacter les anciens de mon école en France qui étaient installés aux US.
J’ai pu les identifier grâce à Linkedin.
C’est possible de filtrer les recherches par université sur Linkedin
Au final, j’ai passé pas mal d’appels et j’ai eu pas mal de retour d’expérience. C’était super utile.
Et puis ensuite, je me suis focalisé sur certaines boîtes et je ciblais les anciens de mes 2 écoles qui y travaillaient.
De fil en aiguille, j’arrivais à parler à des gens qui avaient des jobs qui m’intéressaient.
Que se passait-il une fois que tu leur parlais ?
Tout dépendait si le courant passait bien déjà.
Au début je trouvais ça assez dur de networker, je trouvais ça un peu faux.
Et puis au bout d’un moment je me suis rendu compte que je pouvais poser des questions qui m’intéressaient vraiment et que les gens qui me répondaient étaient là pour m’aider.
Vraiment, les personnes étaient bienveillantes et étaient là pour partager quelque chose donc du coup c’est devenu quelque chose d’assez naturel.
J’ai aussi appris beaucoup de choses. Et là je me suis rendu compte qu’il fallait que je change mon approche sur le job que je cherchais.
Quand tu dis “changer d’approche”, que veux-tu dire ?
Je veux dire qu’il ne fallait pas que je cherche mon job de rêve au début.
Si je voulais entrer dans un secteur, il me fallait une porte d’entrée, typiquement génie de la qualité c’était une porte d’entrée pour pas mal de gens que j’ai contacté.
Après, là il se trouve que j’ai trouvé un job en startup donc du coup c’est plus flexible sur les postes mais les jobs en R&D était souvent pour les PhD.
Or je n’ai pas de PhD, donc c’était assez frustrant.
Au final, j’ai fait le choix du compromis, je vais déjà commencer par acquérir de l’expérience avec cette startup.
A l’avenir, peut-être que je pourrai obtenir un job en R&D dans une plus grosse boite. On verra…
Peux-tu nous expliquer comment tu as trouvé ton emploi actuel ?
Il se trouve que j’ai rendu visite quelques jours à des amis qui travaillent aussi à Los Angeles.
Et je me suis dis : “Pourquoi pas partir travailler à Los Angeles ?“
J’ai alors cherché toutes les startups présentes sur place qui sont dans le hardware (tels que les objets électroniques et connectés, ndlr), car je ne voulais pas faire d’informatique.
J’ai consulté les offres d’emploi sur AngelList par exemple.
Et aussi tous les incubateurs de startups spécialisés dans l’hardware que j’ai pu trouver.
Un exemple de résultats de recherches AngelList
J’ai passé pas mal de temps à regarder chacune des entreprises qu’il y avait pour savoir si ça m’intéressait. Si oui, comment je pouvais les contacter et s’ils me répondaient ou non.
J’ai fait quelques entretiens pour des startups quand j’étais à Los Angeles.
Pour la boîte qui m’a recruté, personne n’était pas dispo à ce moment-là pour me recevoir.
Finalement, j’ai eu un entretien téléphonique avec eux peu après.
Quand je suis revenu à Los Angeles un peu plus tard, j’ai pu les rencontrer en face à face et finalement ils ont fini par me recruter.
Qu’est-ce qui a fait la différence ?
Je pense que j’ai bien réussi à leur apporter une valeur ajoutée.
Ils m’ont expliqué le type de problématique qu’ils avaient et je leur disais grosso modo : « Là, j’ai peut-être des solutions pour vous. Là j’ai ça et ça qui peuvent vous aider. »
Enfin, j’étais content de mon coup cette fois ci.
Car c’est très joli sur le papier de dire « apporte une valeur ajoutée quand tu vas en entretien » mais c’est la seule fois où j’ai réussi à trouver des belles solutions pour les problèmes qu’ils avaient.
Bravo en tout cas ! Quel était ton taux de réponse quand tu contactais les entreprises ?
Je dirais 5%.
Et il faut savoir que dans les 5% et il y en a certains qui répondent au départ mais qui ne donnent plus de nouvelles ensuite…
Et tu as contacté beaucoup d’entreprises ?
Oui beaucoup ! En fait je le faisais un petit peu à la chaîne, depuis ma boîte mail.
J’ai remarqué que les messages personnalisés marchent mieux d’ailleurs.
As-tu eu beaucoup d’entretiens ?
J’en ai eu une paire oui ! Et à différents niveaux.
J’ai beaucoup d’interview RH donc, on va dire au 1er niveau et quelques interviews un peu plus techniques.
Pour faire simple, en termes d’entretiens aux Etats-Unis, les entreprises réalisent en général au moins 1 coup de téléphone RH, un coup de téléphone technique ou Skype et ensuite des entretiens sur place.
Chaque étape est éliminatoire bien sûr.
Quand les recruteurs t’invitent à passer des entretiens sur place, c’est généralement une série d’entretiens, parfois jusqu’à 4 ou 5. Ils te font rencontrer beaucoup de personnes de l’équipe.
Certaines grosses boîtes, type Apple, te paient un billet d’avion pour que tu puisses venir sur place et enchaîner les entretiens. Même si ce cas de figure est assez rare.
Personnellement, j’ai eu des entretiens avec une grosse dizaine d’entreprises dont 4 ou c’est allé plus loin que l’entretien téléphonique initial.
Ton nouvel employeur te sponsorisera-t-il un visa ?
Pas tout de suite, car l’entreprise est très early stage (très jeune, ndlr).
Mais on a prévu d’en rediscuter d’ici 6, 9 mois pour voir si c’est possible de faire un visa H1b et de présenter un dossier à la loterie en avril prochain.
Travailler à Los Angeles pendant plusieurs années est vraiment mon objectif donc j’espère que ça va marcher.
Où vas-tu habiter maintenant ?
Je déménage dans 10 jours, je vais partir vivre au sud de Los Angeles, dans l’Orange County.
La côte de Orange County
Pour commencer, je vais prendre un Airbnb d’un mois le temps de trouver un appartement, parce que je ne veux pas signer de bail sans voir l’appartement de mes propres yeux.
Que prévois-tu de faire pendant tes temps libres ?
Pleins de choses !
Il faut voir le temps libre que j’ai mais Los Angeles a l’avantage d’être une grande ville où il y a la mer, la montagne pas trop loin, et des grands parcs à proximité.
Il y aura sans doute des petits week-ends à San Diego et à Las Vegas aussi.
Conclusion
Nous avons vu comment Hugo s’est débrouillé pour trouver une opportunité aux Etats-Unis. J’espère que son histoire vous a bien inspirée.
Bien sûr, Hugo a la chance d’être sur place pendant ses recherches et surtout d’avoir une autorisation de travail, ce qui le dispense d’obtenir un visa. C’est un sacré avantage !
Toutefois, si vous souhaitez partir travailler à Los Angeles, son expérience vous donne un aperçu des techniques qui marchent pour une recherche d’emploi.
Que pensez-vous des techniques utilisée par Hugo ? Dîtes moi dans les commentaires !
Qui suis-je ?
Je m'appelle Josselin Petit-Hoang et je vis à New York depuis 6 ans. Je suis arrivé pour une année de césure et j'y suis resté ! Au total, j'ai eu 1 stage, 1 emploi et 5 visas. Je travaille désormais pour une startup où je gère une équipe marketing.
J'ai créé Un Job Pour Alex pour aider plus de personnes à partir vivre aux Etats-Unis. Plus de 6000 personnes se sont inscrites à mon cours gratuit. Le Monde Campus et French Morning en ont aussi déjà parlé ! Lisez toute l'histoire ici.
Bonne lecture et n'hésitez pas à me poser vos questions en commentaire !
Intéressant de voir son approche ! Ca me donne des idées. C’est vrai que ce n’est pas toujours évident de savoir quels jobs viser aux Etats-Unis quand on est en France et qu’on ne connait pas le marché du travail américain.
En effet, il faut bien se renseigner au préalable !
Hello! Moi aussi j’ai passé pas mal d’entretiens, j’espère que ça va marcher d’ici peu pour moi !
Good luck!
De très bons conseils. Il faut bien se préparer pour le premier coup de téléphone qui peut facilement vous éliminer. Aussi pour les entretiens sur place, prévoir d’y passer plusieurs heures et rencontrer toute l’équipe. C’est l’embauche par “consensus”. Il faut plaire à tous les membres de l’équipe. Faire bien attention à la personalité que vous projetez. No negativity
Exact !
Los Angeles, ça fait rêver !
Clairement
C’est intéressant. Je rteien qu’il faut être bien renseigné avant de se lancer dans le processus. Moi même je suis à la recherche d’opportunité mais son exemple m’a beaucoup inspiré.
Effectivement, il faut bien se préparer !
Très interessant, étant en France et cherchant un emploi à Los Angeles, est ce qu’il vaut mieux postuler d’ici ou au contraire postuler en étant sur place ?
Merci
Postuler se fait toujours en ligne désormais donc ce n’est pas très utile d’être sur place.